Voyage dans les couleurs québécoises

Voyage dans les couleurs québécoises

Les 2 jours à venir étaient annoncés ensoleillés et les couleurs étaient à leur apogée dans l’Outaouais, il fallait donc prendre la route maintenant si nous voulions en profiter dans les meilleures conditions. Nous partons pour le Parc de la Gatineau depuis Montréal par la route 148 qui file entre les plaines de l’Ontario et les forêts du Québec, d’un côté les pastels des terres cultivées et de l’autre les vives couleurs des horizons vallonnés.
Parcourir les allées du parc entre lacs et belvédères, entre ombres et lumières, est un ravissement de tous les instants que je ne saurais pas décrire autrement qu’ainsi :

C’est l’aube d’un jour d’octobre. La nuit en se dispersant a déposé un voile tout alentour, peut-être pour que l’on puisse se réveiller en douceur et pour mieux cacher encore les couleurs… Rien ne presse, il suffit de guetter les premiers rayons du soleil qui sécheront la rosée, exhaleront les senteurs si particulières de l’automne et réchaufferont les membres engourdis de sommeil.

C’est le matin d’un jour d’octobre. Une caresse du vent a fait s’évanouir la brume de l’aube. Le lac apprivoise quelques nuages et les oiseaux éclaboussent le soleil. La forêt fait la belle et prend plaisir à se mirer dans les eaux claires. L’air est encore un peu vif et il est bon de se blottir près d’un bol de café bien chaud le temps de laisser la nature prendre ses aises.

C’est l’après-midi d’un jour d’octobre. Dans la forêt le vent court après les rayons du soleil à travers les branches auxquelles sont accrochées des ribambelles de couleurs allant du jaune vif au rouge sombre en passant par les rouille, ocre, orange, vert, brun, carmin, rose, jaune, que sais-je encore… Les feuilles s’envolent et virevoltent, arabesques de silence et de lumière joyeuse.

C’est le soir d’un jour d’octobre. Le vent s’est endormi et le soleil se languit dans l’horizon comme s’il voulait profiter encore de la douceur du moment. Les couleurs chatoyantes des heures précédentes s’estompent en déposant sur le sol un tapis de parfums multicolores qui invite à la paresse. Le soleil s’enfuit faisant frémir puis s’endormir les eaux du lac. Douce mélancolie du temps qui passe.

Nous effectuons le retour par les petites routes 315 et 364 (et même par certaines sections en gravelle, donnant accès à des chalets d’été) des régions de Papineau et des Basses Laurentides qui serpentent entre lacs et forêts, entre montées et descentes au gré des collines (voilà qui change des routes immensément rectilignes). Les arbres ont par ici déjà perdu leurs feuilles et le paysage se dessine en gris.

Bientôt les bernaches du Canada (outardes comme on les appelle ici) traverseront le ciel, le vent froid transformera l’automne aux couleurs chatoyantes et vives en un hiver aux couleurs étincelantes de neige et de glace…

2 réflexions sur « Voyage dans les couleurs québécoises »

  1. On dit souvent qu’une photo vaut mille mots, mais dans tes textes tes mots valent toutes les photos. En tout cas en lisant ce voyage dans la saison des couleurs on les visualise parfaitement les  »fameuses » couleurs.
    J’ai découvert ton site un peu  »par hasard » en  »provenance de VF » et il est maintenant dans mes favoris!!

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