C’est la canicule qu’ils disent. C’est vrai que dans ma campagne ça fait chaud, très chaud. Les volets sont fermés, sauf dans la cuisine parce que j’aime bien quand les 2 petits voiles transparents que j’ai accrochés à la fenêtre sont chahutés par le vent. Le vent est chaud, très chaud, comme le vent du désert, celui qui chasse l’herbe qui roule, celui qui fait onduler les dunes, celui qui fait qu’on aimerait se cacher dans une toute petite ombre qui n’existe pas. Les paysans animent leurs monstrueuses machines dans les champs , la poussière qui se mélange à la chaleur augmente la sensation de fournaise mais tant pis la récolte sera bonne. Il faut boire qu’ils disent. Alors j’ai préparé des bouteilles d’eau, j’ai ajouté du jus de citrons de Menton, les meilleurs, aux parfums les plus fins. Les bouteilles sont au frais. C’est parfait. Je trouve quand même étrange qu’on parle autant de la chaleur quand c’est l’été, tout comme je trouve incroyable qu’on parle du froid quand c’est l’hiver. C’est normal tout ça je crois. Ah oui, mais là, c’est la canicule, alors… La canicule c’est quand la température de la nuit reste très élevée, au-dessus de la norme qu’ils disent. La nuit je dors nue, hiver comme été. En hiver il y a la couette et en été il n’y a qu’un drap, léger le drap et s’il fait encore trop chaud, envolé le drap. C’est simple non ? Allez, dans quelques jours le vent du Sahara ne fera plus le fou et tout rentrera dans l’ordre. C’était la canicule et maintenant c’est juste l’été qu’ils diront.