Quelques pas en Aubrac

Quelques pas en Aubrac

Le village était assoupi, écrasé de chaleur. C’était un village déserté par qui préférait manifestement la fraicheur d’un intérieur en ce début d’après-midi. Pour nous qui arrivions du plein sud où la température quotidienne n’était jamais descendue en-dessous de 38°, nous balader à travers les ruelles surchauffées et paisibles était un plaisir.

Le seul truc qui m’agaçait était qu’il me fallait attendre pour partir sur le plateau. En effet, comment découvrir quand le soleil écrase couleurs et formes des paysages ?

La nuit explosa.

Le matin du lendemain se fit cachottier. Tout avait disparu dans un brouillard épais de moiteur et de pluie. Nous avons bien essayé d’avancer vers le plateau où les nuages, on l’espérait, seraient peut-être plus cléments. Hélas, brouillard, brouillard, brouillard, l’Aubrac n’était que brouillard.

L’après-midi se fit conciliant. Et le jour suivant aussi. Enfin. Et c’est entre pétales de brume et brindilles de soleil qu’ils mirent fin à mon impatience. Enfin…

C’était un jour de brume
Un jour comme aime l’Aubrac
Se cacher coquinement
Pour juste se laisser entrevoir
Puis s’évanouir encore
Et soudain dans un éclat de soleil
Dévoiler ses rondeurs rousses et dorées
Un toit de lauze dans le creux d’un vallon
Des vaches et des fleurs alanguies
Un mur en rocaille sur le bord d’une colline
Un lac perdu dans les fils d’un nuage
Et puis il y avait la route
Celle qui s’en allait dans la brume
Alors je partais en voyage

Je reviendrai. En hiver quand le pays est engourdi par la neige et le froid et au printemps quand le paysage se dessine en palette de peintre.
Oui, je reviendrai vagabonder sur les chemins d’Aubrac…

 

One thought on “Quelques pas en Aubrac

  1. Ton Aubrac me laisse plein de nostalgie d’un pays que j’ai traversé à plusieurs reprises, en voiture mais aussi surtout à pied et à vélo. Au détour de ce coin du bout du monde où ses villages se perdent dans l’immensité verte noyée de brume, j’ai poussé le portail d’un vieux cimetière et plein d’émotion j’ai découvert que mon patronyme était inscrit sur plusieurs sépultures. J’ai compris alors pourquoi ce coin perdu au nom qui claque m’inspirait la fameuse formule; il est des lieux où souffle l’esprit.
    Luc

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