Instantanés

Instantanés

Il suffit d’une musique, d’une parole, d’un geste ou d’une senteur et voici que défilent les images épinglées sur le fil des souvenirs :

Monument Valley, un sentier de poussière rouge et brûlante, ‘l’herbe qui roule’ qui frôle les chevilles et cette impression magique de se sentir bien, tout simplement.

Les fruits aux formes, aux couleurs et aux saveurs surprenantes offerts avec un sourire timide sur le bord d’une route près de Kandy. Simple partage et jolie rencontre.

Plage de la Penouille, je suis assise sur un vieux tronc d’arbre, solitaire et contemplative…

Le geste savant et élégant du pêcheur à la mouche sur la rivière Matapédia.

Le vertige en marchant la tête en l’air dans les rues de New york .

La préparation des crêpes ‘avec l’accent’ chez Réjeane en Gaspésie, et les fous rires qui vont avec.

Ste Rose du Nord, le regard qui se perd sur les rives du Saguenay.

Etre réveillée par un rayon de soleil et par l’odeur toute chaude du pain grillé, s’installer à la jolie table du petit dèj et savourer les muffins aux bleuets et les tartines de confiture de chicoutai… Délice.

Promenade dans les rues de Savannah, et cette question fondamentale : mais où sont Rhett et Scarlett ? Enfantillage.

Des armées de maringuoins et autres black flies, dards batailleurs, qui nous obligent à une retraite précipitée dans le parc Forillon. Colère.

Le jasmin aux senteurs enivrantes, la nuit et sa douceur, la musique évadée d’une fenêtre ouverte, être assise sur les marches d’une maison à Sidi Bou Saïd et laisser vagabonder ses pensées. Sérénité.

Se prendre pour un pilote le long des vagues sur Daytona beach et même pas avoir honte !! Folie.

Marcher, toujours marcher sur l’Appalachian trail et se dire qu’il ne reste plus que… plusieurs milliers de kms devant soi. Aventure.

Faire de son mieux pour aider à tirer la senne sur la plage de Bellefontaine et déguster un peu plus tard de savoureux poissons en blaff… Gourmandise.

Hydra, le soleil qui fait éclater le blanc des maisons, le bleu du ciel et le rose des lauriers le long de ce petit sentier qui se perd dans les collines.

La neige tourbillonne sous le vent violent, la nuit est glacée (on nous à annoncé -40°) et la lumière jaune des réverbères jette des ombres lugubres sur la rue vide et silencieuse. Alors que mon amie est partie chercher sa voiture et que je l’attends en essayant de ne pas me transformer en glaçon, un homme sur son vtt passe en sifflant… Vision totalement surréaliste, une nuit d’hiver dans une rue du plateau Mt Royal..

Alpuente, la vieille dame qui vient vers moi et qui me parle encore et encore et que je ne comprends pas et me sourit et m’offre un brin de menthe. Je la quitte après l’avoir serrée fort dans mes bras, une larme glisse sur ma joue.

Petite fille on m’envoyait chercher des cornichons chez la crémière, je les mangeais sur le chemin du retour…

Les doux bisous posés sur les joues des petits enfants, en colo, lorsque la nuit tombe et qu’on pense fort à sa maman et à son papa.

Me réveiller et voir tout de travers dans la maison : « la terre a tremblé cette nuit » me dit-on le plus naturellement du monde en préparant le petit-dèj !

Se faire tremper par une averse violente, être bousculée par des rafales de vent… et rentrer bien vite pour savourer un chocolat chaud.

Marcher sur la plage, le soleil de plus en plus chaud, et entrer dans les vagues délicieusement rafraichissantes…

Les phares éclairent la route déserte, touche blafarde dans laquelle l’immense paysage ne fait que se deviner.
Sur le lecteur de CD, Janis Joplin, et encore, encore et toujours « Cry Baby »…
Comme c’est bien…

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