Train(train) du lundi matin

Train(train) du lundi matin

Comme chaque lundi, 7h15 arrivée à la gare, le train est prévu à 7h27. Beaucoup de monde le nez pointé vers les panneaux affichant les horaires (je dis le nez parce qu’il fait froid et que seul le nez dépasse des bonnets et écharpes)… y aurait bien un p’tit problème : exact ! 10 mn de retard annoncées… ce n’est pas un problème, c’est une habitude ça !

Je file sur le quai, tout au bout, vers la tête du futur train, il fait froid mais au moins je suis loin du vacarme que font les gens qui causent sans arrêt (j’hallucine toujours en entendant ces bavardages au réveil..), ceux qui rouspètent, les valises qui grincent, bref, je m’isole.

15 mn de retard plus loin, le train est annoncé « avec les excuses s’il vous plait », montée dans les wagons et là, ô joie, tous les sièges sont occupés par ceux qui dorment ou font semblant de dormir, le train a dû se transformer en omnibus avant d’arriver là… Et voilà le troupeau agglutiné tant bien que mal dans les couloirs, les contrôleurs sont planqués dans leur compartiment, vaut mieux pour eux d’ailleurs ils se feraient lyncher, même s’ils n’y sont pour rien, c’est bien connu, c’est le premier qui passe par là qui « trinque »…

Alors on s’installe : on s’assoit les uns sur les valises, d’autres à terre, d’autres restent debout, il ne manque plus que celui qui veut passer à tout prix, pour aller où, je vous le demande bien, il n’y a de la place nulle part, mais bon, il veut passer et enjambe et bouscule sans être gêné le moins du monde.

A côté de moi des effluves d’un parfum capiteux à souhait : une dame quelque peu volumineuse s’est aspergée d’une quantité de parfum proportionnelle à son gabarit… quelle horreur !!! J’ai dû me mettre en apnée et même le livre dans lequel je me suis plongée avec délectation (tenez, en passant je vous le conseille « L’élégance du hérisson ») n’a pas totalement réussi à me défaire de cette odeur. A l’instant où j’écris, là, je la sens encore… une horreur vous dis-je !

A 25 kms de Paris : arrêt du train « à cause d’une panne de locomotive, durée de l’arrêt inconnue »… annonce une voix laconique qui ajoute « pour votre sécurité nous vous demandons de patienter et de ne pas ouvrir les portières »… c’est sûr qu’on va sortir et continuer à pied !!! n’importe quoi. Allez, je profite un peu plus du parfum de la dame…

1h15 de retard plus loin, le train arrive enfin à St Lazare, déversant son flot matinal de campagnards venus rejoindre leurs bureaux de la ville ; ils y arriveront le coeur léger et le sourire aux lèvres en se disant qu’avec un peu de chance ce soir le train sera à l’heure pour faire le trajet en sens inverse et que demain… demain ? Ouh là ! pas de pronostics !!

Bon, c’est décidé, dans quelques temps, je m’installe dans une ville à la campagne… Ne riez pas, j’en connais une, si, si… elle est loin d’ici mais ce que j’y serai bien !

C’est un voyage beaucoup moins exotique que certains autres j’en conviens, mais dans « train-train », il y a « train » qui veut bien dire partir, et partir, c’est voyager, non ?

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