Tours et détours entre Laurentides et Lanaudière-Québec

Tours et détours entre Laurentides et Lanaudière-Québec

Clap de début.

Les affaires sont rangées dans le sac, ils attendent que le café passe.
Il est 9h, l’heure de partir. Café savouré, tasses lavées, rideau de fenêtre baissé, porte fermée.
Ils s’en vont.
Montréal s’est teintée de gris pâle, quelle idée après tous ces jours ensoleillés !
Ils s’en moquent.
Ils s’en vont.

Laval, et comme d’autres fois, ils s’y perdent : cul de sac, demi-tour, autre rue, autre carrefour. C’est vrai que le regard est attiré par toutes ces maisons qui poussent comme des champignons (luxueusement sobres) le long de rues qui n’en finissent pas et c’est ainsi qu’on oublie de regarder les panneaux indicateurs. On appelle ça tout simplement tourner en rond pour enfin trouver la bonne direction.

St Jérôme
Ste Adèle
Ste Agathe des Monts
De villages en prairies et de vallées en vallons, la route file paisiblement et la nature prend un malin plaisir à dévoiler ses formes et ses couleurs entre écharpes de brume et brins de soleil.
Les couleurs explosent : le vert foncé devient rouge vif, puis jaune éclatant, puis orange, puis grenat, puis carmin, puis vert tendre, puis, etc.etc…. Quel extraordinaire kaléidoscope ! A grands renforts de « waouh », de « regarde » et de « stop ! » elle fait rire le pilote qui reste cependant concentré :
– Fais bien attention, il ne s’agit pas de se tromper de route, c’est si mal indiqué les directions !!
Un regard en coin…
– Eh ! Même toi tu le dis alors !!!

Des lacs à l’infini, du minuscule au géant, se perdent dans l’immensité des forêts. St Faustin, voilà le Lac Carré, étrange lac aux couleurs endormies dans les nuages gris.
Passage en Lanaudière vers Donat pour faire le tour du lac Ouareau qui porte un autre joli nom : « le lac des vents qui tournent ». Somptueux décors dans un silence fracassant. Saperlipopette qu’il doit être bon de passer quelques jours ici !
Elle et lui laissent leurs pensées vagabonder sur les eaux calmes du lac et leurs regards se perdre dans des images de douceur.
La pluie montre le bout de ses gouttes et accentue l’impression de sérénité. Les couleurs s’estompent et se fondent comme sur la palette d’un peintre qui termine son tableau…

La route les amène dans le secteur de Mont Tremblant.
Hum… Elle n’aime pas voir les grandes pistes bien lisses entre les arbres. Cet hiver, elles feront la joie des skieurs mais à cette époque elles font mal au paysage. Et puis ces constructions « sports d’hiver » sur des pans entiers de collines (euh oui, difficile de les appeler montagnes quand même..), non, elle n’aime vraiment pas.
Trop touristique, trop voyant, trop tout. Elle voulait voir, elle a vu.
– On s’en va ?
– Allez, en route.
Ils reviennent vers St Donat pour rejoindre St Côme (oups, que des saints par ici) et St Alphonse Rodriguez. Le paysage se modifie : les couleurs sont moins variées et le jour légèrement brumeux qui décline les rend plus ternes.

Le moment est venu de trouver un toit pour la nuit…. Oui, enfin ! Dans la région, en dehors des lacs, des forêts, des rivières et des ponts… Un toit pour dormir, c’est pas gagné !
Rawdon, grand village ou petite ville ? Entre tours et détours, visite des lieux ; une rue : rien, une deuxième : rien… Tiens, là-bas, on dirait des lumières ! Ouiiiiiiiiiii, un motel, le seul et unique dans un rayon de dizaines de kms. Ils s’installent, le resto est ouvert jusqu’à 1h, tout est ok.
23h30, un p’tit creux. Un couloir : fermé, un autre couloir : fermé, une porte d’accès au resto : fermée… Tabarnak, c’est quoi ce bazar ? Un tour de plus en voiture pour essayer de trouver un truc ouvert parce qu’ils voudraient bien man-ger…
Ils passent devant le McDo, oui, enfin si on peut éviter… Rue à gauche, tout est fermé, idem pour la rue de droite et celle d’en face et c’est en revenant désespérés (enfin presque, faut pas exagérer non plus) qu’ils passent devant le resto du motel : OUVERT !!!!!!!! Ils ne cherchent pas à comprendre et s’attablent devant un souper bien mérité et bien apprécié !

Jour suivant.
Un café et quelques toasts plus tard, en route à la rencontre d’autres saints… Ste Mélanie, St Jean de Matha. Une belle animation dans le village et une joyeuse ambiance, c’est la fête des artisans. Ils se baladent, visitent et puis savourent, assis sur un banc, un délicieux gâteau et là elle réalise qu’elle est à 6000 kms de Paris et à 5500 de Brest… Que ne ferait-elle pas pour manger un Paris-Brest ?
– Ne te moque pas s’il te plait
Réponse par un sourire légèrement enfariné…

Ils repartent vers… Vers où au fait ?
S’ils passaient par là ils retrouveraient certainement la route qui va à… etc.etc..
De rang en rang ils se perdent entre branches dodelinantes et étangs assoupis. Et puis plus de route, plus de rang, ils sont au milieu des bois. Alors ? Eh bien un demi-tour une fois de plus, puis un autre encore et enfin ils arrivent à St Félix de Valois.

La forêt peu à peu a fait place aux champs et aux fermes. Ce sont maintenant des hangars gigantesques aux murs gris et aux volets rouges qui colorent le paysage.
– Mais à quoi servent-ils ?
– A élever des poules !
– Ben dis donc, elles doivent être des milliers là-dedans, quelle horreur !
– Pourquoi quelle horreur ? Elles mangent, pondent et dorment… Elle est pas belle la vie vue comme ça ?
– Mais elles ne sortent jamais, tu te rends compte ? Elles ne voient même pas la lumière du jour !
– Et alors ? Elles n’ont pas besoin de gratter la terre pour trouver leur nourriture, elles ne sont jamais sous la pluie, moi je dis qu’elles sont bien.
– Et puis d’abord c’est pas bon des poulets élevés ainsi.
– Je comprends mieux ta compassion : tu te fous de la vie des poulets, tu penses surtout à ce qu’il y a dans ton assiette…
– Pas du tout (enfin un peu quand même) mais passer sa vie à attendre d’être transformé en truc grillé ou frit, c’est vraiment pas terrible !!

Revenons aux fermes, parce qu’après tout on est là pour visiter le pays : elles s’agencent bien entre collines et forêts et cet ensemble est plaisant au regard, bien propre, avec des pelouses so british et des fleurs qui décorent, sans oublier quelques nains de jardin de-ci de-là. Bucolique à souhait et beaucoup plus harmonieux (si, si) que ce que l’on peut voir en Europe –enfin, pardon, dans certains coins de France…
– Tiens je croyais que tu n’aimais pas comparer ?
– Je compare ce qui est comparable : je compare des fermes, je ne compare pas ton pays et le mien, nuance !!
– Ah je préfère, parce que ces 2 pays sont incomparables.
Bien entendu tout commentaire s’avère superflu.

Ils continuent leur route par Joliette, St Lin des Laurentides, La Chute, Pointe aux Chênes et sont maintenant proches de « la ville » : plus de voitures et de maisons, moins d’arbres et encore moins de couleurs….
Retour à Montréal, quelques 800 kms plus tard, avec dans le cœur les souvenirs de savoureux tours et détours entre lacs, prairies et montagnes et dans les yeux des étincelles de couleurs.

Ils ouvrent la porte, posent les affaires, lèvent le rideau de la fenêtre
Et puis
Attendent que le café passe…

Dans les rôles principaux :
Les Laurentides
Lanaudière
Les couleurs d’automne
Et
Dans les rôles secondaires :
2 Amis
Elle et Lui

Clap de fin.

4 réflexions sur « Tours et détours entre Laurentides et Lanaudière-Québec »

    1. Merci Dolma, je reviens tout juste de Ste Rose Du Nord, 2 jours magnifiques a pêcher dans le fjord du Saguenay dans notre petit bateau de pêche, ensuite 2 autres belles journées a pêcher sur un lac des Monts Valin. 95 km enfoncé dans les bois et les chemins de garnuts ! Ou de gravelle si tu préfères ! Avec juste le son des huards au petit matin et le jour avec une pêche miraculeuse de truites mouchetées indigènes ! Quelle belle semaine. Il a fait très chaud a Ste Rose du Nord et froid dans les Monts !!! 12 degrés au petit matin Grrrrrrrr il faisait froid pour pêcher! Mais habillé comme un oignon, engoncé dans mes habits de pluie, bottes etc, ça allait !
      Bye bye

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